Les protéines dites alternatives regroupent les sources de protéines considérées comme des substituts de protéines animales. On retrouve dans cette grande catégorie :
- Les protéines végétales issues de la transformation de plantes
- Et d’autres source de protéines issues des algues, des levures ou d’autres microorganismes, ainsi que les insectes et la culture cellulaire….
Quels sont leurs atouts ? Quelles sont les grandes tendances du marché des protéines alternatives ? Quelles sont les initiatives développées en Région ? On vous en dit plus dans cet article !
L’intérêt environnemental des protéines alternatives
L’intérêt majeur des protéines végétales et des autres protéines « alternatives » est de contribuer à limiter l’impact de l’alimentation sur la planète
En effet, avec la croissance continue de la population mondiale, la demande en protéines devrait augmenter de plus de 30 % d’ici à 2050. Or, la production de protéines animales via l’élevage représente aujourd’hui 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, soit plus que le secteur du transport. La diversification de nos sources de protéines est donc devenue inévitable. Et pour cela, des solutions existent : protéines végétales, algues, insectes, fermentation ou encore viande cellulaire. Ces aliments, parfois appelés « protéines du futur », profitent d’un marché en forte croissance et se retrouvent de plus en plus dans nos assiettes (BPI France).
Ces protéines végétales et issues de nouvelles ressources contribuent à limiter l’impact sur l’environnement de l’alimentation.
A titre d’exemple :
- les légumineuses captent l’azote atmosphérique et en restituent une partie dans le sol (ce qui permet de diminuer l’usage des intrants azotés et donc de limiter la pollution des eaux, du sol et de l’atmosphère)
- certaines souches d’algues captent le carbone et la lumière et rejettent du dioxygène
- la production de levures est économe en ressources naturelles
- l’élevage d’insectes consomme peu d’eau et produit peu de gaz à effet de serre
L’intérêt nutritionnel des protéines
Les protéines sont essentielles à notre organisme, car elles y jouent un rôle structural, au niveau musculaire ou encore cutané. Elles sont également impliquées dans de très nombreux processus tels que la réponse immunitaire, le transport de l’oxygène dans l’organisme ou encore la digestion.
Les matières premières végétales et nouvelles ressources protéiques (insectes, algues, microorganismes, etc…) ont chacune une teneur en protéines différente. En haut du podium : les insectes ! Ils sont suivis de près par les microalgues puis les levures (Protéines France)
Les protéines sont constituées d’acides aminés. Il existe 20 acides aminés différents. Parmi ces 20 acides aminés, le corps humain ne sait en fabriquer que 11, il lui faut donc obligatoirement se procurer les 9 autres : ce sont les acides aminés dits essentiels (la leucine, l’isoleucine, la lysine, l’histidine, la phénylalanine, la méthionine, le tryptophane, la thréonine et la valine) qui doivent absolument être apportés par l’alimentation et en quantité suffisante afin de fabriquer toutes les protéines dont notre corps a besoin pour fonctionner.
Les protéines végétales présentent des déficits en acides aminés essentiels. Une des solutions les plus simple consiste à combiner différentes sources de protéines végétales pour permette d’avoir un apport en protéines équilibré. (INRAE).
Des travaux de recherches sont actuellement menés sur la sélection de variétés de plantes, ainsi que sur la valeur nutritionnelle des ingrédients protéiques végétaux (ou matières protéiques végétales – MVP) afin d’augmenter leur valeur nutritionnelle. Ces matières protéiques végétales (MPV) présentent des propriétés fonctionnelles pour l’industrie alimentaire (Terres Univia). Employées en boulangerie, pâtisserie et biscuiterie, elles améliorent la texture et le moelleux, et ralentissent le développement de moisissures. En charcuterie et dans les plats cuisinés, les protéines végétales ont la faculté de mousser, lier et retenir les jus de cuisson et permettent de limiter l’ajout de matières grasses. Se sont de véritables atouts pour la formulation de nouvelles recettes pour l’industrie alimentaire.
Les nouveaux produits à base de protéines alternatives, tendances des investissements et de consommation
Depuis plusieurs années, on constate une véritable chute du taux d’investissement mondial dans les startups du secteur de la Foodtech, passé de 11.6 milliards de dollars en début 2021 à 3 milliards de dollars début 2023 (DigitalFoodLab database, 2023).
La bonne nouvelle c’est qu’en Europe, les investissements ont augmenté au second trimestre pour attendre 800 millions d’euros. Si cette tendance se maintient au second semestre, les startups européennes pourraient représenter 30% des investissements mondiaux dans la FoodTech, soit près de deux fois plus que sa « part » habituelle de 10 à 15%.
Sur le volet « tendances de consommation » : on sait que plus de 20 % des Français déclarent avoir augmenté leur consommation de protéines végétales au cours de ces 12 derniers mois. Leur motivation étant à 91 % la santé, 91 % la variété et pour finir 85 % l’environnement (baromètre consommateurs Protéines France 2022).
Dans ce contexte ambivalent, l’incubateur Euralimentaire vous livre quelques recommandations pour lancer un nouveau produit avec succès sur le marché des protéines alternatives :
- d’avoir des produits qui ont bon gout ;
- de cibler les flexitariens ;
- d’être moins chère que la viande (24% des Français qui diminuent la consommation de viande le font pour des raisons financières) ;
- de proposer des produits validés sur d’autres marchés (ex : Fallafels, Tempeh, houmous etc… );
- de changer les habitudes : innover sur le mode de consommation et pour finir,
- de créer son marché (en adoptant une stratégie Océan bleu).
Voici une liste de Start’up innovantes sur ce marché qui illustre ces recommandations : La Vie, Enought, Umiami, Impossible food, Beayond Meat, Ynsect, Innovafeed….
Sur un point de vue plus global au-delà de tendances protéines alternatives, l’incubateur Euralimentaire vous donne quelques conseils pour réussir son accès au marché :
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- Trouver le bon positionnement et rester agile
- Aligner son 4 P de manière cohérente
- Pas de dogmes : rester opportuniste
- Envisager des crash test et accepter de renoncer à ses idées
- Connaitre sa/ses cibles par segment de marché
- Identifier les leviers d’achats pour chaque cible quantifier la valeur de chaque segment
- Penser au consommateur en bout de chaine (design thinking)
- Protéger vos avantages, PI, secret
- Saturer le marché
- En cette période compliquée être justement ambitieux et réaliste
Un écosystème régional : La MEL engagée dans la filière protéines végétales
La Métropole Européenne de Lille a engagé de nouveaux travaux et réflexions sur les protéines végétales début 2023, dans le cadre de la Communauté de l’innovation de la Fourche à la Fourchette et des recherches d’approvisionnements en local de plusieurs porteurs de projet.
Afin d’initier une réflexion « filières locales », la première étape a été de réaliser une enquête sur les habitudes de consommation des habitants de la MEL. L’enquête a été réalisée au printemps 2023 par une équipe d’étudiants de Junia, auprès de 626 habitants par voie de questionnaire mais aussi en sortie de caisse ou sur les marchés de plein air. L’étude a démontré l’attrait pour une alimentation végétale (pour leur impact environnemental, leur prix et les impacts santé), et ainsi le potentiel d’augmentation de la consommation de protéines végétales… à la condition d’agir sur les freins identifiés que sont la méconnaissance, ou le manque de temps.
La Région Hauts de France, première région de culture végétale
La région Hauts-de-France est un terroir propice aux cultures végétales. C’est la première région de culture de protéines végétales et de protéines d’insectes. On dénombre :
- 45 000 hectares dédiés à la culture de protéines végétales
- 288 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel sur le marché des protéines
Les principales productions régionales sont :
- Les oléagineux (colza, tournesol, soja)
- Les protéagineux (pois, féverole)
- Les légumineuses fourragères
C’est aussi une région engagée dans le soutien et le développement des filières végétales sur son territoire mais aussi ceux de ses voisins. Les Régions Grand-Est, Hauts-de-France et Normandie ont décidé l’an dernier d’unir leurs forces pour faire de ce territoire un leader du secteur non seulement en France, mais aussi en Europe (Conseil Régional Hauts-de-France
Le leader international spécialisé dans le développement et la production de protéines végétales
Roquette, précurseur et leader sur le marché des protéines végétales. Avec plus de 40 ans d’expérience dans la R&D sur les protéines végétales, Roquette est idéalement placé pour répondre à la croissance de la demande mondiale.
Depuis plusieurs années, l’entreprise étudie les prochaines générations de protéines d’origine végétale pour identifier les sources les plus efficaces et durables et répondre aux besoins de l’industrie alimentaire. Dernièrement, Roquette s’est positionnée en particulier sur la transformation du pois jaune et de la féverole, à la fois pour leurs propriétés nutritionnelles et pour leur faible impact environnemental et sur le développement d’une filière française solide et pérenne (projet AlinOVeg ).
En juin 2023, Roquette inaugure son nouveau Centre d’Innovation dédié à l’Alimentation à Lestrem (Hauts-de-France). Ce centre d’une surface de 2500m², fournira aux clients de Roquette les ingrédients d’origine végétale notamment les protéines végétales, ainsi que les moyens dont ils ont besoin, pour relever leurs défis de développement produits. ( Roquette)