Protéines végétales, protéines d’insectes, de micro-algues… Où en sommes-nous ?
D’ici 2030, nous serons plus de 8,5 milliards d’êtres humains. En conséquence, la demande en protéines animales et végétales augmentera de 40% selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture)1. Mais, sous l’influence des changements climatiques, nos ressources naturelles se raréfient (terres agricoles, forêts, eau, etc.). De plus, d’après le cabinet d’ingénierie économique et de conseil en stratégie BIPE, l’alimentation est la source de 21% des émissions humaines de gaz à effets de serre (GES). Les produits animaux seraient à l’origine de 85% de ces GES (40% pour l’alimentation des animaux « feed » et 45% pour l’alimentation humaine « food »).
Il est donc primordial de développer des solutions durables qui permettront de répondre aux besoins de tous (aussi bien humains qu’animaux) en impactant le moins possible la planète. Investir dans le développement agricole via les nouvelles technologies, rééquilibrer le ratio protéines animales/végétales actuellement de 70/30 à 50/503 ou encore renforcer les alternatives aux protéines animales, sont ainsi des solutions à envisager.
Pour accélérer l’émergence de ces innovations, plusieurs initiatives émergent à l’instar du premier appel à candidatures européen Village by CA Nord de France pour «Innover autour de la protéine végétale au service de l’alimentation humaine». Cet événement pour lequel Eurasanté et le pôle NSL sont partenaires, a mobilisé en 2017
plus de 50 porteurs de projets et 11 start-up présélectionnées. Cette dynamique se poursuivra en 2018 avec un challenge international d’innovation à destination des étudiants.
En plus de répondre aux enjeux environnementaux de plus en plus pressants, les alternatives aux protéines animales rejoignent la tendance bien ancrée de la baisse de consommation des viandes hors volaille (52,5 g/j en moyenne pour un adulte en 2013 contre 58,8g/j en 2007). Les messages nutritionnels anxiogènes, les scandales sanitaires, les préoccupations croissantes pour le bien-être animal, les considérations environnementales sont autant de raisons qui ont renforcé ces dernières années les tendances du flexitarisme et du végétarisme qui devraient continuer de se développer (selon la dernière étude Kantar Worldpanel de 2017, un tiers des foyers français sont flexitariens et près de 2% sont végétariens). Dans ce premier numéro de NSL Veille, découvrez les enjeux, perspectives et contraintes de différentes sources protéiques : végétaux, insectes et micro-algues.